La Grande Mademoiselle et ses contemporains ont eu la passion du théâtre. Il n’y avait pas de bonne fête sans comédie. Les grands faisaient venir les comédiens chez eux et ne s’en lassaient jamais. Même à la campagne, même en voyage, il leur fallait ce divertissement, qui les ravissait, grâce à l’attrait de la nouveauté, quel que fût le répertoire, quels que fussent les acteurs. C’est tout à la fin du XVIe siècle que les « joueurs de mystères » ont été remplacés en France par des troupes de comédiens[2] qui firent bientôt fureur. Dès le début du règne de Louis XIII, la cour ne pouvait plus se passer de spectacle. En 1614, elle partit de Paris au mois de juillet et mit six semaines à se rendre à Nantes. Le roi n’avait pas treize ans. Nous savons par le Journal d’Hérouard, son médecin, qu’on le régala, tout le long de la route, de représentations. A Tours, il « alla à l’abbaye Saint-Julien ouïr la comédie française donnée par M. de Courtenvaut qui y logeait. » A Poitiers, il se rendit « au Palais avec la reine voir jouer la comédie par les écoliers des Jésuites. » A Loudun, « le