hauteur et de 4 mètres d’épaisseur, accusant un poids de 250 000 à 300 000 kilogrammes, soit près de 300 tonnes, ce qui représente la masse de deux ou trois de nos plus grosses locomotives modernes avec leurs tenders.
On ne sait au juste ni à quel peuple ni à quelle époque il faut attribuer l’érection de ces gigantesques monumens. Doit-on y voir l’œuvre d’une population que les Celtes auraient anéantie ou subjuguée en s’amalgamant avec elle, ou celle d’une race primitive qui aurait précédé sur notre sol l’arrivée de la grande famille aryenne ? Convient-il d’en faire honneur aux druides ? Sont-ils bien antérieurs à la conquête ? Les archéologues se partagent à ce sujet et ont là de quoi discuter longtemps. Les armes, les menus objets et les ossemens, souvent retrouvés à l’intérieur, à l’extérieur ou tout autour, semblent indiquer en général une destination sacrée et presque toujours funéraire ; mais rien n’est encore absolument sûr et définitivement établi. Ce qui nous échappe tout à fait, et reste encore à l’état de problème stupéfiant, c’est la nature de l’outillage qui a dû être mis en œuvre pour transporter et soulever de pareilles masses.
Des engins de manœuvre et des dispositions mécaniques analogues à ceux qui ont servi à l’érection des obélisques ont dû très certainement être employés. Quand on considère que c’est par milliers que ces monolithes cyclopéens existent encore intacts ou brisés, debout ou renversés, sur tout le sol breton, on demeure véritablement confondu de l’effort accompli ; et, si on n’avait la certitude, en présence des ossemens et des débris presque contemporains recueillis sur place, qu’ils sont l’œuvre de nos ancêtres, on serait tenté de croire que ce travail a été exécuté par une race de géans, d’une puissance dynamique supérieure à la nôtre et dont nous ne serions que des rejetons très affaiblis.
Tout autour de ces colosses de pierre, le sol de Locmariaker est aussi jonché de débris d’origine très nettement gallo-romaine, petites pierres cubiques, briques, poteries. On y a même découvert les vestiges d’un cirque ; et on croit que les deux grossières jetées en pierres sèches, qui protègent le petit port actuel et sont construites avec de vieux lests de navires, sont fondées sur des blocs perdus échoués à l’époque celtique ou romaine. On a retrouvé en outre aux abords de Locmariaker le tracé de l’une des huit grandes routes militaires ou consulaires qui traversaient la Bretagne, celle qui rejoignait directement Rennes, Condate, à