Il ne serait pas permis de faire l’histoire des progrès des sciences physiques dans ces vingt dernières années sans réserver une place importante à la Cryoscopie et à ses applications. Les mesures cryoscopiques sont, en effet, devenues usuelles en Chimie depuis dix ans ; et, depuis trois ou quatre ans en Biologie et en Médecine. On ne peut guère ouvrir aujourd’hui un recueil consacré à l’une ou l’autre de ces sciences sans trouver de mémoire où il soit question de « cryoscoper » quelque liquide complexe, c’est-à-dire d’en fixer le point de congélation quand il passe à l’état solide, ou, inversement, le point de fusion quand il revient à l’état liquide. Les chimistes déduisent de cette mesure le poids moléculaire de certaines substances, renseignement qui leur est de la plus haute utilité ; d’autres fois elle leur fournit une indication précieuse sur le degré de pureté de tel ou tel corps. Les physiologistes appliquent les mêmes procédés à l’étude des liquides de l’organisme pour en juger le degré d’isotonie et les propriétés osmotiques, notions qui ne sont pas, non plus, sans intérêt. Quels qu’aient été, d’ailleurs, les profits réels de tout cet empressement, il faut le signaler comme une direction nouvelle de l’esprit scientifique. Il y a là un mouvement d’idées qui mérite quelque attention.
La Cryoscopie est l’étude des corps fondée sur l’observation de la température de congélation de leurs solutions. Et comme il y a bien peu de substances qui ne puissent entrer en solution dans l’eau, ou