de journaux en langue cinghalaise et en langue tamile. Les Anglais, avec leur sens pratique, s’appliquèrent surtout à multiplier les routes, les ponts, plus tard les voies ferrées qui, en facilitant les communications, devaient apporter l’aisance et la civilisation aux populations de l’intérieur, diminuer la mortalité causée par les famines, et faire disparaître les préjugés de castes. Les voies ferrées sont, pour ces peuples orientaux, un puissant instrument de progrès. Les chemins de fer de Ceylan transportent, chaque année, près d’un million et demi de voyageurs indigènes, plus que n’en eussent pu transporter en un siècle les anciens chars à bœufs. Nous sommes loin du temps où le système de voies de communication se réduisait aux quelques canaux construits par les Hollandais dans les provinces maritimes de la côte occidentale de l’île. Lorsque les Anglais débarquèrent à Ceylan, il n’y avait pas une route praticable dans l’île entière. Aujourd’hui, l’île est couverte d’un admirable réseau de routes, et le chemin de fer qui relie la côte au massif montagneux de l’intérieur est un des plus étonnans du monde.
Dès 1865, la prospérité de Ceylan avait pris un tel développement, que la colonie fut chargée de pourvoir elle-même à toutes les dépenses militaires : depuis lors donc, elle ne coûte plus rien à la métropole. La colonie paye annuellement au gouvernement impérial 160 000 livres sterling pour la dépense de la protection militaire[1]. Sous le rapport de l’instruction publique, Ceylan est en grand progrès sur l’Indo anglaise. Partout, le gouvernement a institué des écoles indigènes. Actuellement, on compte un élève sur dix enfans en âge d’école, tandis que dans l’Inde, on en compte à peine un sur cent[2]. Le voyageur est frappé du grand nombre d’indigènes qui comprennent et parlent l’anglais, tandis que, dans l’Inde, la connaissance de l’anglais est un fait exceptionnel. Beaucoup d’indigènes pratiquent la médecine et la chirurgie, auxquelles ils sont initiés au Ceylon Medical College, fondé en 1870 par sir Hercules Robinson. Mais les carrières libérales les plus recherchées par les indigènes sont celles auxquelles prépare l’étude du droit. C’est presque exclusivement parmi eux que se recrutent les notaires, les attorneys ou solicitors, les avocats et même les magistrats. On a vu des Cinghalais arriver au grade de