que, par suite, la colonne solide terrestre est moins longue ou plus longue ; l’effet d’attraction produit sur le mercure varie en conséquence, et sa mesure indique la profondeur de la mer.
L’instrument a été construit, expérimenté, et l’on en a dit grand bien, puis on n’en a plus parlé, ce qui semblerait faire croire qu’il offre des inconvéniens ou que ses indications manquent de la précision qu’on leur avait d’abord attribuée.
Nous citerons pour mémoire la possibilité d’évaluer la profondeur moyenne d’un océan par la vitesse de translation d’ondes de tremblemens de terre, se propageant à travers cet océan. Le procédé, appliqué au Pacifique, a fourni des résultats assez satisfaisans. Mais il ne s’agit, dans ce cas, que d’une évaluation approchée.
Ces diverses méthodes servent en pleine mer. Elles sont notablement simplifiées quand il s’agit de dresser des cartes hydrographiques à grande échelle, du genre de celles construites par nos ingénieurs le long des côtes et sans dépasser jamais la distance au-delà de laquelle la terre cesse d’être visible. Elles ne comportent que de faibles profondeurs, dépassant rarement 200 mètres, et même, le plus souvent, inférieures à 100 mètres. En revanche, leur but principal étant de faciliter l’atterrissage des bâtimens là où la navigation présente le plus de dangers, elles exigent une extrême précision.
Ces levés s’exécutent à bord de bâtimens à vapeur, sauf à l’intérieur des ports ou dans la région immédiatement contiguë au rivage, où ils se font en embarcation.
Après avoir pris des repères à terre, phares, sémaphores, clochers de villages, têtes de roches de forme caractéristique, et avoir reporté sur une carte ces points reliés les uns aux autres par un réseau géodésique, l’ingénieur, sur la passerelle de son bâtiment, s’avance doucement et avec une vitesse uniforme le long d’une ligne déterminée. A des intervalles de temps réguliers, il prend avec un instrument appelé cercle, et assez analogue au sextant des officiers de marine, les angles sous lesquels sont aperçus du point où il se trouve au moins trois des repères dont la position a été fixée. Au même instant, le plomb de sonde, attaché à une ligne de chanvre divisée de mètre en mètre par des chiffons de diverses couleurs, tombe du haut d’une vergue à laquelle il était suspendu, sur l’avant du navire, et descend rapidement au fond. Un homme se tenant sur une petite plate-forme située à