peintres florentins ou siennois employés par la cour angevine. Le saint apparaît parmi les membres de sa famille pour les protéger de leur vivant ; après leur mort, il les guide vers le ciel, et, à cette heure solennelle, saint Louis, roi de France, leur commun ancêtre, vient l’accompagner. Les deux saints sont debout l’un à côté de l’autre dans le grand Jugement dernier, œuvre d’un maître siennois, qui décore l’église abandonnée de Santa-Maria Donna Regina. Le roi et l’évêque marchent au milieu d’un groupe d’élus vers l’assemblée des apôtres et des patriarches ; au-dessous d’eux, dans un autre groupe, on distingue une reine précédée de clarisses et un roi entouré de laïcs : tous deux portent une couronne à grandes fleurs de lys, et l’on ne peut douter que le peintre n’ait représenté dans ces deux figures nimbées, qui sont des portraits, le feu roi Charles II et la feue reine Marie, protectrice du monastère.
Il était rare que les peintres eussent ainsi à placer les morts de la famille royale près des saints qui les avaient précédés dans la gloire. Mais les sculpteurs qui taillaient dans les marbres antiques apportés de Rome les tombeaux magnifiques des princes de Sicile n’ont pas manqué de faire intervenir les deux saints Louis au-dessus des allégories de Vertus ailées qu’ils rangeaient comme des cariatides sous les sarcophages. Voyez le mausolée de la reine Marie, dans une dépendance de l’église Santa-Maria Donna Regina. Les quatorze enfans qu’elle avait eus de Charles II font cortège à leur mère, sculptés en bas-relief sur les parois de son tombeau. Au centre du groupe, le second fils de la reine, Louis, est assis en costume d’évêque, à la place de l’aîné, comme pour donner raison à la légende franciscaine. Entrez maintenant à Santa-Chiara, dont Robert voulut faire la nécropole de sa famille et le Saint-Denis de la maison d’Anjou. Contre la paroi qui sépare l’église des frères de celle des religieuses, les mausolées de marbre, hauts comme des chapelles, couverts de figures comme des retables, sont alignés. A droite, voici les tombeaux du duc et de la duchesse de Calabre, œuvres du plus grand sculpteur siennois de l’époque, Tino di Camaino. Au-dessus du baldaquin qui surmonte le lit funéraire, sous le dais étoile de fleurs de lys qui couronne l’édicule, un même groupe est reproduit sur les deux monumens : la figure du mort ou de la morte agenouillée devant la Vierge assise sur un trône, et des deux côtés, comme des anges gardiens, les deux saints Louis debout, le roi et l’évêque.