intéressans en ce qu’ils semblent être, dans la cellule nerveuse, une réserve énergétique, jouant le même rôle que le glycogène dans la fibre musculaire, et peut-être liée encore plus étroitement au fonctionnement de l’élément anatomique et à sa conservation. Ces masses diminuent et disparaissent avec la maladie et la sénescence de l’organe ; elles deviennent ainsi un signe, par leur abondance, de la santé et de l’aptitude fonctionnelle de l’élément nerveux ; par leur rareté ou leur dispersion, au contraire, un signe de la dégénérescence et de la décadence de l’organe. Si l’on considère que ceci s’applique également aux cellules de l’écorce cérébrale, c’est-à-dire de l’organe dévolu à la vie intellectuelle, on conçoit l’intérêt que ces observations peuvent avoir pour la pathologie cérébrale.
Une autre constatation qui intéresse aussi, hautement, la pathologie et, peut-être plus encore, la physiologie du cerveau, a été faite par M. Marinesco. En étudiant, par la méthode de Nissl, des cerveaux d’animaux et d’hommes même, aux différens âges, cet habile anatomiste n’a jamais vu les élémens nerveux en état de division, « de reproduction caryocinétique, comme l’on dit. Après la naissance et les toutes premières années, il semble qu’il ne se forme plus de cellules nerveuses nouvelles ; leur nombre n’augmente pas ; celles qui existent ne se reproduisent par aucun moyen. Instrument des facultés de conscience qui expriment la permanence de l’individu et son unité, la cellule nerveuse subsiste autant que lui, sans se renouveler, sans se détruire (sauf le cas de maladie de l’organe) : subissant seulement la marche ascendante et, plus tard, le déclin de la vitalité et suivant la courbe de l’évolution générale. Elle mérite bien le nom que lui a donné l’anatomiste Bizzozero, d’élément perpétuel.
On peut se rendre compte maintenant de la composition anatomique de l’axe réflexe dont nous avons esquissé à grands traits le fonctionnement. Il est formé de deux neurones, c’est-à-dire de deux cellules, l’une correspondant à la voie ascendante, le neurone sensitif ; l’autre, à la voie descendante, le neurone musculaire. Ceux-ci entrent en contact par les pointes ou extrémités de leur ramure, dans la moelle. Le centre de l’arc réflexe est formé de leurs rameaux, associés par simple contiguïté de substance et