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REVUE SCIENTIFIQUE

LA CHIMIE DES HAUTES TEMPÉRATURES
LE FOUR ÉLECTRIQUE


Henri Moissan, Le Four électrique ; Paris. G. Steinheil.


Un des savans qui contribuent le mieux à soutenir la réputation de la chimie française, M. Moissan, a pris la peine de réunir, dans un ouvrage substantiel, l’ensemble des recherches qu’il a conduites avec tant de succès dans le domaine de la chimie minérale, ou du moins, celles de ces recherches qui se rapportent à l’action des hautes températures. C’est toute une branche de science qu’il a sinon fondée, au moins rajeunie, revivifiée, et étendue par une série de découvertes du plus grand intérêt. Il en a exposé, d’autre part, le résumé dans l’une de ces conférences que la Société des amis de l’Université offre à ses invités dans l’amphithéâtre Richelieu, à la Sorbonne. Ceux de nos lecteurs, qui n’ont pas eu la bonne fortune d’entendre ce brillant et instructif entretien ou le loisir de lire l’ouvrage, nous sauront peut-être gré de leur en donner ici, en quelque sorte, la substance.


I

La chaleur est un des agens les plus efficaces des réactions chimiques. L’emploi judicieux du petit feu ou du grand feu a été le principal moyen d’action des anciens chimistes. Et aujourd’hui encore, c’est lui qui permet, dans les laboratoires, de réaliser, suivant les cir-