LE FOUR ÉLECTRIQUE
Un des savans qui contribuent le mieux à soutenir la réputation de la chimie française, M. Moissan, a pris la peine de réunir, dans un ouvrage substantiel, l’ensemble des recherches qu’il a conduites avec tant de succès dans le domaine de la chimie minérale, ou du moins, celles de ces recherches qui se rapportent à l’action des hautes températures. C’est toute une branche de science qu’il a sinon fondée, au moins rajeunie, revivifiée, et étendue par une série de découvertes du plus grand intérêt. Il en a exposé, d’autre part, le résumé dans l’une de ces conférences que la Société des amis de l’Université offre à ses invités dans l’amphithéâtre Richelieu, à la Sorbonne. Ceux de nos lecteurs, qui n’ont pas eu la bonne fortune d’entendre ce brillant et instructif entretien ou le loisir de lire l’ouvrage, nous sauront peut-être gré de leur en donner ici, en quelque sorte, la substance.
La chaleur est un des agens les plus efficaces des réactions chimiques. L’emploi judicieux du petit feu ou du grand feu a été le principal moyen d’action des anciens chimistes. Et aujourd’hui encore, c’est lui qui permet, dans les laboratoires, de réaliser, suivant les cir-