constances, tantôt des combinaisons et tantôt, au contraire, des décompositions et d’obtenir ainsi des produits nouveaux plus complexes ou plus simples que les corps d’où l’on est parti. À mesure que l’on met en jeu des températures de plus en plus hautes, ce sont les décompositions qui dominent. L’extrême chaleur tend à détruire les groupemens atomiques et moléculaires, à simplifier les corps complexes et à les réduire à leurs élémens ; c’est le plus puissant des moyens d’analyse.
Il s’en fallait de beaucoup que l’emploi de la chaleur eût rendu tout ce que l’on en peut attendre. Les feux de charbon réalisent des températures d’environ 500° au rouge sombre, 700° au rouge vif, 900° au rouge blanc, 1100° au blanc éblouissant. L’industrie, en perfectionnant son outillage de souffleries et d’injecteurs, et en employant des charbons appropriés, est parvenue un peu au delà de 1700°. C’est la limite extrême de ses efforts.
Dans les laboratoires, cette limite a été dépassée, grâce à l’invention du chalumeau à gaz oxyhydrogène par H. Sainte-Claire Deville et Debray. Dans ce très simple appareil, l’hydrogène et l’oxygène sont amenés par deux tubes différens, pour prévenir le danger d’explosion ; ils se mélangent seulement au moment de s’enflammer, et leur combustion développe une très grande quantité de chaleur. D’une manière plus pratique, en remplaçant l’hydrogène par le gaz d’éclairage, on obtient une flamme pâle encore capable de fondre des corps très réfractaires, tels que le platine, le quartz, l’alumine. Sa température est d’environ 2 000°. Sainte-Claire Deville et Debray ne trouvèrent que la chaux vive qui pût y résister et s’y maintenir sans altération.
On connaît cependant une source de chaleur plus puissante que tous les foyers à charbon et que tous les chalumeaux à oxygène. C’est l’arc électrique ou voltaïque. Quelle que soit l’origine ou l’espèce d’un courant électrique, qu’il provienne d’une pile, d’un accumulateur ou d’une dynamo, d’un électromoteur continu ou discontinu, si ce courant vient à être interrompu par écartement et qu’il possède d’ailleurs une tension suffisante, le flux électrique jaillit entre les conducteurs séparés, pôles ou électrodes, et produit l’arc. Tout le monde connaît ce phénomène banal, utilisé dans les lampes à arc pour l’éclairage des grands espaces. Il est dû à l’incandescence du conducteur gazeux très résistant interposé aux pôles. Par exemple, dans le cas assez ordinaire où les pôles sont constitués par deux cônes de charbon de cornue, les particules de charbon sont volatilisées et transportées, à l’état de vapeur, de l’un à l’autre pôle ; elles forment alors entre les