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spéciales au résident général en date du 8 juillet dernier, en même temps que celle très importante de l’enseignement des indigènes. Vous voudrez bien vous conformer à ces instructions, dont ci-joint copie.

« Pour les compléter, vous n’aurez qu’à vous reporter au compte rendu de la séance de la Chambre du 11 juillet dernier. Aux questions qui m’étaient posées sur l’attitude du gouvernement à l’égard de certaines confessions religieuses à Madagascar, j’ai répondu que « nous devions tenir la balance égale entre toutes les croyances et entre tous les cultes, mais que, si, derrière des confessions religieuses quelconques, se cachaient des menées politiques quelconques, ceux qui se livraient à ces menées seraient expulsés du territoire, conformément au droit commun pratiqué même dans les pays civilisés. »

« Telle est la pensée du gouvernement, et vous n’aurez qu’à y conformer vos actes, le cas échéant. »

Ainsi se trouvait définie, et dans ses tendances et dans ses moyens, l’action nouvelle de la France à Madagascar. Dictées, non point par les vues personnelles ou préconçues de tel ou tel homme, mais par l’expérience même des derniers mois ; préparées par les indications précédemment données au résident général et déjà partiellement appliquées, de manière que l’évolution pût s’accomplir sans à-coup ; confiées pour leur exécution aux serviteurs les plus expérimentés de la cause coloniale, ces instructions, sommairement annoncées à la Chambre le 16 juillet, développées avec plus de détails devant le Sénat le 3 novembre, reçurent l’entière approbation du Parlement. Leur valeur ne tarda pas à être prouvée par la promptitude des résultats qu’elles permirent d’obtenir. Mais des délais inéluctables devaient s’écouler avant que le général Gallieni n’atteignît Tananarive et n’y fît sentir son impulsion ; ils furent consacrés par le Pavillon de Flore à l’étude de diverses questions de pure administration.


ANDRE LEBON.