déclaré la guerre au Roi », écrivait Mme de Maintenon, et elle s’efforçait de faire tourner cette douleur au profit de l’édification des dames de Saint-Cyr. « Mes chères filles, s’écriait-elle, que vous êtes heureuses d’avoir quitté le monde ! Il promet la joie et n’en donne point. Le roi d’Angleterre[1] jouait hier dans ma chambre avec Mme la duchesse de Bourgogne et ses dames à toutes sortes de jeux : notre Roi et la Reine d’Angleterre les regardaient ; ce n’étaient que danses, ris et emportemens de plaisirs, et presque tous se contraignaient et avaient un poignard dans le cœur. Le monde est certainement un trompeur ; vous ne pouvez avoir trop de reconnaissance à Dieu pour vous en avoir tirées[2]. »
Ce poignard, que la duchesse de Bourgogne avait déjà dans le cœur, devait y pénétrer encore plus avant. Bientôt elle allait voir le prince auquel sa destinée était unie accablé sous le poids de mésaventures cruelles, et elle-même en butte à la malveillance. Nous avons raconté ses années heureuses ; il nous reste à raconter ses années d’épreuves. Nous l’entreprendrons assez prochainement.
HAUSSONVILLE.