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L’ART A L’EXPOSITION
DE 1900

II[1]
LE BILAN DE L’IMPRESSIONNISME

L’Impressionnisme a déposé son bilan. On le trouve dans une petite chambre du « grand Palais », du côté de l’avenue d’Antin, entre la salle des Manet et celle des Chérifas de M. Benjamin Constant, derrière le mur où pendent les dessins d’Ingres. Lors- qu’on aperçoit l’immense Distribution des aigles de David, on est près de découvrir la salle des Impressionnistes.

Là, on peut voir les œuvres de ces « maîtres » et le résultat de leurs trente années d’efforts. On le pouvait déjà au Luxembourg, dans la salle Caillebotte, mais les partisans de cette école ne permettent point qu’on la juge sur le vu de ces seules pièces rassemblées au gré de l’amitié et du hasard. On en a vu enfin dans les multiples occasions où M. Durand-Ruel rassembla, pour notre édification, des meules mémorables et de surprenantes cathédrales. Mais la réunion la plus satisfaisante est peut-être ici, dans cette salle claire habilement ménagée parmi ces salles de peinture jaune et noire, comme un miroir d’eau qui reflète la lumière du

  1. Voyez la Revue du 1er mai 1900.