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LES
NOUVELLES FOUILLES D’ABYDOS

Les fouilles exécutées dans la nécropole d’Abydos pendant trois de ces derniers hivers, de novembre 1895 à mars 1898, ont donné des résultats tellement nouveaux, inespérés et importans qu’elles sont rapidement devenues célèbres, et il n’est guère aujourd’hui de savant ou d’homme simplement instruit qui n’en ait entendu parler. Mais, comme, dans le bruit qu’on a fait autour de ces travaux, l’erreur et la vérité se sont un peu mêlées ou confondues, il ne sera pas inutile que celui qui les a dirigés donne le récit, aussi détaillé que le comporte la Revue, des opérations exigées par les fouilles d’Abydos, et indique les principaux résultats qu’elles ont fournis à la science et à l’histoire, non seulement de l’Egypte, mais de l’humanité. Si le lecteur trouve quelque aridité dans les détails qui vont suivre, qu’il pardonne donc à l’auteur, en considération des choses nouvelles qu’il voudrait faire connaître.


I

Le site d’Abydos était connu depuis longtemps comme l’un des plus riches de l’Egypte entière : les temples construits par les anciens Pharaons y étaient autrefois nombreux, riches et décorés avec le plus grand soin ; la nécropole immense renfermait des tombes presque innombrables où toutes les générations des prêtres, des hauts fonctionnaires de la ville et des artisans aisés étaient venues dormir leur dernier sommeil. Les auteurs grecs, d’accord avec les monumens égyptiens, ne parlaient d’Abydos que