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Telles sont en gros les particularités de ces fouilles de trois années, commencées dans le silence, terminées au milieu du bruit, saluées par les uns comme l’aurore d’une période nouvelle pour l’histoire de l’Egypte et aussi pour l’histoire de la civilisation humaine, rejetées par les autres comme peu dignes d’occuper l’attention des gens sérieux, mais qui finiront, je crois, par s’imposer à tous les esprits. Elles ont produit une grande quantité de monumens et de documens nouveaux, témoignant d’un art ignoré, d’une civilisation inconnue, qu’il faut à tout prix étudier, si l’on recherche la vérité. A la première annonce qui en fut faite, personne ne voulut y ajouter foi : depuis, quelques savans ont étudié le peu qui leur en a été communiqué et, s’ils n’ont pas adopté complètement les vues de l’auteur de cet article, ils n’ont pas cependant hésité à donner à ces monumens une attribution qui n’est éloignée que d’un pas de la mienne, puisqu’ils reconnaissent que lesdits monumens remontent à la première dynastie, tandis que je les crois antérieurs à cette première dynastie. J’attendrai avec patience que le temps fasse son œuvre, défendant mes convictions, mais ne refusant pas de me rendre à la lumière le jour où elle aura brillé, estimant qu’il y aura plus d’honneur pour moi à agir de la sorte qu’à me retrancher dans une mauvaise foi qui finirait par être trop évidente.


E. AMÉLINEAU.