Page:Revue des Deux Mondes - 1900 - tome 161.djvu/566

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nombreuses Conventions régionales (on en compte généralement une par Etat). Nous nous bornerons à mentionner pour l’instant l’existence de ces dernières afin de ne pas compliquer par trop de détails l’étude assez aride de ce mécanisme électoral.

Aucune règle constitutionnelle ne s’appliquant aux Conventions, c’est au Comité national de chaque parti, qui a à cet égard toute latitude, qu’incombe le soin d’assurer leur formation et leur organisation. La tâche est plus ardue qu’on ne le suppose. Tout d’abord il s’agit de choisir la ville où seront convoqués les électeurs présidentiels. Des considérations d’ordres divers entrent ici en ligne de compte. Avant tout le siège de la Convention doit être assez central et desservi par des voies de communications assez nombreuses pour que l’accès en soit facile de tous les points du territoire. C’est le cas de Chicago, qui a dû à sa situation géographique de servir tour à tour de lieu de réunion pour les Républicains et les Démocrates lors des élections de 1880, de 1884, de 1888, de 1892 et de 1896. L’espoir de rallier à un parti les voix hésitantes d’un État douteux peut aussi dicter les préférences du Comité national. C’est un privilège fort envié par les villes qui offrent à cet égard les conditions requises que d’être le siège d’une Convention. Les délégués électoraux sont en effet suivis d’une véritable armée de spectateurs, atteignant souvent le chiffre de 50 à 100 000 individus, dont l’afflux subit est un coup de fortune pour le commerce local. Le plus souvent les villes où se trouvent convoquées ces assemblées politiques sont choisies pour leur fidélité au parti dont les destinées sont en jeu. À ce point de vue, Philadelphie, qui est le principal boulevard du républicanisme, était tout indiquée pour abriter cette année les partisans de M. Mac-Kinley. Kansas-City, où se sont groupés ceux de M. Bryan, a dû son succès à la faveur qu’ont rencontrée dans cette région les théories du bimétallisme.

C’est d’ordinaire en juin ou en juillet que se tiennent les Conventions nationales, mais cette date peut être avancée ou reculée. Il n’y a à cet égard aucune règle précise.

L’usage, qui ici tient lieu de loi, a fixé le nombre de ceux qui y prennent part au double des électeurs présidentiels, ou autrement dit, au double des sénateurs et députés de chaque Etat. Les territoires[1] y étant généralement représentés par quelques

  1. On désigne sous ce nom les régions qui n’ont pas encore été élevées au rang d’États et par suite n’ont pas de représentation au Parlement.