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de l’assistance. Le tumulte s’est à peu près calmé. Le président du Comité national déclare la séance ouverte. Elle débute invariablement par une prière, sorte d’invocation appropriée aux circonstances et qui sera répétée chaque jour, sous une forme différente, par un des pasteurs assistant à la séance[1]. Je reproduirai ci-après, à titre documentaire, celle qui a été récitée à Saint-Louis, lors de l’ouverture de la Convention républicaine de 1896, et qui peut être considérée comme un modèle du genre :

« Dieu tout-puissant, les cœurs de tes enfans sont pénétrés de gratitude pour les bénédictions de toute sorte que tu as répandues sur notre pays depuis l’aurore de notre indépendance jusqu’à ce jour. Nous te remercions pour la sagesse et le courage qui ont rendu nos pères capables d’élever si haut l’édifice de notre fortune nationale, pour nous avoir sauvés de tous les dangers du dedans et du dehors, pour nos progrès sans précédens dans les temps de prospérité et de paix.

« O Dieu de nos pères, continue à guider et à soutenir tes enfans ! Dans nos doutes, dans nos craintes et dans nos détresses, nous poussons vers toi un cri d’appel. Accorde-nous la sagesse nécessaire pour découvrir au milieu des problèmes et des perplexités de l’heure présente la voie de l’honneur et du salut. Aide-nous à chercher la solution des questions vitales qui se posent devant nous avec l’esprit de prudence, de patience et de tolérance qu’elles exigent, avec un patriotisme supérieur à toute mesquine condition d’intérêt. Rappelle-nous que l’honnêteté n’est pas seulement la meilleure, mais la seule politique digne d’être observée. Que nos cœurs soient remplis de respect et de sympathie pour les multitudes qui peinent et qui souffrent, succombant sous des fardeaux trop lourds pour elles et qu’il est de notre devoir d’alléger. Enseigne-nous comment nous pouvons diminuer leurs charges sans violer les droits de personne.

« Sur cette grande Convention, maintenant assemblée en ta présence, répands tes bénédictions. Puissent ceux qui vont y prendre part ne s’inspirer que du patriotisme le plus élevé, ne recherchant pour eux, ni pour leurs amis politiques, aucun avantage privé (seeknig ne private or sectional advantage) et n’envisageant que le bien de la nation, de façon qu’uni et prospère notre grand

  1. Les bénédictions du clergé figurent, aux Etats-Unis, au programme de toute Assemblée politique, sans en excepter les Conventions populistes qui renferment les élémens les plus avancés.