l’œuvre de prédilection des dames suédoises. Les enfans y apprennent divers métiers simples.
Deux fois l’an, les objets fabriqués sont vendus dans une espèce de bazar, grâce aux dons volontaires, aux contributions de la paroisse ou de la municipalité, quinze cents élèves sont, après douze ans d’expérience, éduqués et nourris dans les Arbetsstugor de Stockholm. La Suède oppose avec fierté cette année d’enfans pauvres disciplinés aux jeunes criminels des autres pays. L’assistance à la classe n’est pas obligatoire, mais ils viennent assidûment et de bon cœur, l’amour du travail se développant chez eux de plus en plus.
L’école, en ce cas, supplée souvent à la famille ; elle est la collaboratrice de l’Eglise ; elle se propose surtout de préparer à la lutte pour l’existence des âmes saines dans des corps sains.
Peut-être devrait-on, en revanche, reprocher parfois leurs programmes trop ambitieux à des écoles qu’il est impossible de passer ici sous silence, tant est important le rôle que les femmes y ont joué comme éducatrices : les écoles fondées aux États-Unis pour la classe de couleur. Après de longs siècles de barbarie et deux cent cinquante ans d’esclavage en Amérique, la race noire, au lendemain de la guerre civile, reçut le bienfait de l’instruction. Alors il n’y avait pas une négresse sur 4 500 000 qui fût capable de signer son nom. Une loi défendait à l’esclave de s’instruire. Côte à côte avec les hommes et les enfans, les femmes apprirent à lire, et aujourd’hui 2 500 000 élèves de couleur fréquentent les écoles du Sud, 35 000 professeurs sont sortis des diverses Universités à leur usage.
Sur ce chapitre de l’éducation, il me faut à regret laisser de côté plus d’un passage intéressant, par exemple « les avantages et les inconvéniens des examens, » « les bienfaits de l’éducation physique, » dont le souci a fait surgir en Suède un système de gymnastique universellement, répandu et professé avec succès par les femmes.
Je suis heureuse de pouvoir citer, à propos de la discussion sur l’éducation du personnel enseignant dans les différens pays, l’excellent rapport de Mme Marion, directrice de notre école de Sèvres. Elle a relevé comme il convenait le mot de training, qui est revenu plus que tous les autres, revenu jusqu’à satiété, dans les différens discours. Ce mot, qui s’applique à la fois en