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théâtres, des musées, des sociétés savantes. Sous la rubrique : police administrative, ils sont en rapport avec les compagnies de chemins de fer, dressent le casier judiciaire, ouvrent la boite des colporteurs, lisent les livres pour le dépôt légal et les journaux pour l’application de la loi sur la presse. La médecine et la pharmacie sont de leur compétence pour tout ce qui intéresse le public : hygiène, vaccine, épidémies, hôpitaux, que sais-je ? On ne peut ni naître, ni mourir sans eux…, pas plus les animaux que les hommes ; car les vétérinaires sont sous leur autorité, et ils inscrivent, sur les murs des fermes, les mots fatidiques « fièvre aphteuse, » en cas d’épizootie.

Un bureau, à lui tout seul, est occupé par les affaires militaires et les affaires de police générale. Que l’on compare les difficultés qu’éprouve un pays parfaitement organisé, comme l’Angleterre, pour assurer le recrutement de son armée en cas de « tumulte ; » qu’on se souvienne des conflits et des révoltes qui ont suivi, au début du siècle, la première application des lois de conscription, et l’on appréciera ce qu’il faut, à l’instrument administratif, d’expérience, de tact et « d’huile aux rouages » pour faire marcher, sans grincement, la vaste et pesante machine du service égal pour tous : appel des classes, révisions, engagemens, recensement, inspection des chevaux et voitures, recensement des pigeons voyageurs, colombiers, etc. Puis, en cas de danger imminent, mobilisation, réquisition, protection des voies de communication, logement et cantonnement des troupes, gîte d’étape, etc. ; puis les congés, les secours, les non-disponibles, le recrutement des écoles militaires ; puis, les sapeurs-pompiers, les sociétés de tir et de gymnastique, la Légion d’honneur, et enfin, accessoirement, la colonisation.

Cette énumération, excessivement rapide et écourtée, représente le travail d’une seule division, qui compte dix-huit employés. La seconde division n’a que dix employés et s’occupe des finances et des travaux publics, surveillance de tout ce qui, dans les finances de l’Etat, se rapporte aux services départementaux, relations de l’administration préfectorale avec les services des contributions directes et indirectes, des douanes, etc. ; puis les budgets et les comptes départementaux, les revenus et les domaines du département, les maisons de secours et d’assistance ; puis, aux travaux publics, les ponts, les routes, les chemins d’intérêt général ou départemental, le service hydraulique,