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d’arrondissement. Elle recrute son personnel dans l’Ecole normale d’instituteurs, et l’Ecole normale d’institutrices de Laon, gratuites toutes deux, comptant environ, l’une et l’autre, cinquante élèves, et, en tout, vingt-six professeurs et employés. Dans certains centres, des écoles primaires supérieures et des cours d’enseignement primaire supérieur, enfin plus de huit cents instituteurs et adjoints, et environ quatre cent cinquante institutrices et adjointes. Onze sociétés savantes, cinq musées, huit grandes bibliothèques, un grand nombre de bibliothèques communales et scolaires complètent ce magnifique service de l’enseignement public secondaire et primaire, qui, dans cette tâche, trouve encore le concours, ou, si l’on veut, la concurrence, d’un certain nombre de pensionnats et d’écoles libres se rattachant pour la plupart au culte catholique.

La défense nationale relève de l’administration générale du pays. Disons, cependant, que Laon est une place importante. Les forts qui l’environnent en font le réduit d’un des camps retranchés qui gardent la frontière. Un régiment d’artillerie et un régiment d’infanterie y tiennent garnison. Le général, les colonels, les états-majors, les officiers animent les rues, et l’on entend, sans cesse, aux deux extrémités de la ville, le roulement du tambour et le « une, deux » « une, deux » des caporaux instruisant le soldat.

La gendarmerie forme une des trois compagnies de la deuxième légion. Elle occupe tout le département, avec soixante officiers et sous-officiers sans compter les gendarmes. Il y a en outre un personnel de vingt à vingt-cinq commissaires de police et gardiens de prisons.

Cette liste, si imposante déjà, s’achève par les services de l’ordre judiciaire. Le département de l’Aisne relève de la Cour d’appel d’Amiens. Laon n’a qu’un tribunal de première instance, ainsi que les autres arrondissemens. Cela fait donc, 5 tribunaux de première instance, avec 76 présidens, juges et greffiers. En outre, il y a des tribunaux de commerce à Saint-Quentin, Chauny, Vervins, Soissons, et des conseils de prud’hommes à Saint-Quentin, à Bohain et à Guise.

Sauf erreur ou omission (et comment être assuré de ne pas se perdre dans ce dénombrement homérique), c’est donc un total de 3 200 à 3 500 fonctionnaires, employés et rétribués, sans compter l’armée, les gendarmes, les douaniers, les cantonniers,