Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 2.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA NAVIGATION AÉRIENNE
et
SON AVENIR


I


Les ballons étaient à peine inventés que l’on chercha à les diriger, soit en utilisant les courans atmosphériques, soit à l’aide d’un propulseur.

L’idée de la navigation aérienne par l’emploi de la première de ces deux méthodes paraît s’appuyer sur quelques faits bien établis, par exemple que la direction des courans aériens change fréquemment, en un même endroit, avec la hauteur : c’est pour cette raison qu’on voit souvent les nuages élevés chasser dans un sens contraire à celui du vent qui souffle au voisinage du sol. Un grand nombre d’aéronautes ont pu parfois utiliser ces sortes de trottoirs roulans, comme les appelle M. E. Aimé, pour prendre une direction voulue. Mais, d’ordinaire, la méthode est inapplicable. Si l’on a réussi assez fréquemment, depuis un siècle, à franchir la mer, d’Angleterre en France, ce n’est que très rarement que le trajet inverse a pu être effectué. Pendant le siège de Paris, en 1870, soixante-cinq ballons sont partis de cette ville ; aucun n’a pu y pénétrer. Il fallut, pour faire communiquer la province avec la capitale, avoir recours aux pigeons voyageurs.

On peut espérer que l’on découvrira, un jour, les lois (s’il y en a) du régime des vents dans toutes les saisons et à toutes les altitudes : en louvoyant, il deviendrait alors possible de se rendre