Quelques documens nouveaux sur Spinoza ont paru dans ces dernières années. En premier lieu, l’Inventaire de sa bibliothèque, luxueusement édité par M. van Rooijen[1]. — M. Ludwig Stein a publié quelques écrits inédits de Leibniz[2], parmi lesquels se trouve un plan de l’Éthique, communiqué à Leibniz par un jeune disciple de Spinoza, Tschirnhausen. — M. Freudenthal, enfin, a récemment réuni un Recueil de textes relatifs à la biographie de Spinoza[3] : un grand nombre étaient complètement inconnus. — Le zèle de l’érudition allemande et hollandaise à recueillir les moindres renseignemens qui concernent Spinoza témoigne de l’ascendant séculaire que garde encore ce philosophe. Il ne peut être question, à ce propos, de parcourir ici les trois courts volumes de ses œuvres[4]. J’analyserai seulement une partie du Traité de Théologie et de Politique (1670) : la partie théologique[5]. Renan disait de ce Traité qu’une moitié au moins en pourrait être réimprimée sans rien perdre de son à-propos. Après l’œuvre même de Renan, et des critiques religieux
- ↑ La Haye, 1889. — Voy. Revue des Deux Mondes, 1892, IV, p. 811.
- ↑ Leibniz und Spinoza. Berlin, 1890.
- ↑ Die Lebetujeschichte Spinoza’s. Leipzig, 1899. — Il faut y joindre les documens publiés en Appendice au livre de M. Meinsma, Spinoza en zijn Kring. La Haye, 1896.
- ↑ Cette étude est détachée d’un ouvrage sur Benoit de Spinoza qui paraîtra prochainement (Alcan).
- ↑ Chap. I à XVI. Je renverrai à la traduction Saisset Paris, 1842, qui est la plus répandue.