de 8 000 mètres à 12 000 mètres (hauteur anormale observée en juillet 1899). Les variations annuelles de température qui nous l’ont tantôt étouffer, tantôt grelotter, se répercutent jusqu’à 10 000 mètres de hauteur.
On sait que, depuis le début de ce siècle, les nuages ont été classés en quatre grandes séries auxquelles se rattachent divers types intermédiaires. Nous n’avons pas à nous préoccuper de l’une de ces catégories, celle des stratus dont le nom traduit l’apparence stratifiée. Mais considérons les nuages fibreux que les marins appellent des « queues de chat » et les savans des cirrus. Ils flottent dans les hautes régions de l’atmosphère à 4 000 mètres et plus, et, vu le froid extrême qui règne dans ces déserts aériens, sont composés d’innombrables aiguilles de glace, microscopiques, en suspension. Ces aiguilles se soutiennent dans l’air ambiant, grâce à un phénomène d’adhésion encore mal compris, mais qui ne saurait être contesté en présence des observations précises des ascensionnistes.
Qu’un courant descendant, provenant d’un tourbillon à axe horizontal, amène un cirrus au sein d’un cumulus, ou qu’un courant ascendant élève un cumulus jusqu’au contact d’un cirrus, — faits exceptionnels, à la vérité, — et la grêle pourra prendre naissance. Les cumulus, en effet, qui constituent la troisième classe de nuages, sont les « balles de coton » des marins, grosses nuées à profil arrondi, formées de vésicules d’eau en suspension dans l’air tiède à une hauteur relativement médiocre. Au contact de la glace extrêmement froide et du brouillard plus chaud, il se produit une rupture d’équilibre, une agglomération subite de gouttelettes d’eau qui, devenant plus lourdes par leur réunion, tombent, sous forme de pluie bienfaisante, de la nuée devenue sombre et transformée en nimbus ou nuage à pluie. Mais, si l’ « apport de froid, » pour ainsi parler, est plus brusque, plus puissant, il se formera non plus de l’eau, mais du grésil. Souvent, fouettés par le vent, les grains de grésil tourbillonneront dans l’air sans tomber, et, retenant à leur surface tous les cristaux de glace qu’ils auront choqués, grossiront jusqu’à ce que, leur poids l’emportant sur la force du courant d’air, ils descendent sous forme de grêle. Celle-ci provient, en somme, d’un nuage à pluie subitement glacé par une influence irrésistible.
Ces conditions se reproduiront surtout en été et pendant le jour, lorsque l’air, dans le voisinage du sol, est puissamment