solution, sont eux-mêmes d’anciens récalcitrans convertis : donc, le mouvement a déjà commencé, et commencé dans les plus hautes sphères du gouvernement.
Quant à la procédure à suivre tout d’abord, cette hiérarchie que nous avons dépeinte comme si admirablement établie, et cette cohésion si parfaite de toute la machine administrative résultant de ce système de concours suivis d’un stage à Pékin, nous montrent un moyen pratique à la disposition de S. M. Kouanghsü pour déterminer un commencement d’exécution, et cela sans difficulté, sans secousse. Fidèle à ses traditions, la Chine se révolterait contre l’abandon forcé de ses belles-lettres et de l’étude de ses chers philosophes ; aussi, le gouvernement, s’il est sage, ne changera-t-il rien aux programmes antérieurs, ni aux concours qui lui amènent à Pékin toute la fleur de la race, venant y chercher la dernière consécration et l’appel aux emplois publics : c’est un système de succion ou de tri qui a trop de mérite pour être rejeté. Seulement, entre le dernier ou troisième concours et ce stage après élection à la capitale dont nous avons parlé, on pourrait intercaler un quatrième concours, celui-là tout aux sciences, — à ces sciences de l’Europe dont l’Empire a besoin pour avoir ses légistes, ses financiers, ses ingénieurs, ses nouveaux hommes d’État. Des traités pour toutes ces sciences existent déjà dans la langue, mais il y a un choix scrupuleux à faire, une revision à appliquer, et de plus, pour ces traités, il faut l’adoption d’un style uniforme, simple, clair, qui les rende propres et accessibles à toutes les intelligences : par là s’impose la création d’un bureau supérieur de traduction qui peut devenir l’Académie nationale des sciences, et, à côté, des universités, des écoles de démonstration et d’application, des usines et fabriques-modèles sous la direction des hommes les plus capables, Chinois et Européens.
Et si, graduellement, ce quatrième concours prend le caractère qu’on attache à présent au troisième comme critérium d’aptitude aux charges, tout le mandarinat de la Chine peut, dans une période relativement courte, devenir exclusivement le privilège d’hommes versés dans les sciences et doués chacun d’une spécialité quelconque, celle dont les études lui auront souri le plus, et non plus d’hommes exclusivement adonnés à cette littérature dont l’engouement noie l’intelligence et le génie de toute la nation. Est-il nécessaire d’entrer plus avant dans le détail après ces aperçus qui font voir le point essentiel, la clef