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LE
MÉCANISME DE LA VIE MODERNE[1]

LE THEATRE


MACHINERIE, DECORS ET COSTUMES

Faisons-nous aujourd’hui de meilleures pièces que nos pères ? Je ne sais ; il semble que notre fécondité n’est pas en décroissance, puisque les auteurs français ont donné l’an dernier quelques centaines d’ouvrages inédits, en un ou plusieurs actes, représentés à Paris, en province ou à l’étranger. En tous cas, le public s’est multiplié. La comparaison du nombre des théâtres parisiens avec ce qu’il était naguère ne suffirait pas à nous l’apprendre ; parce qu’on appelait volontiers théâtre, il y a cent ans, des établissemens qui rentreraient dans la catégorie actuelle des « cafés-concerts, » tels que le Boudoir des Muses, au Marais, le Vauxhall d’été, près la porte du Temple, ou la Salle des Troubadours.

C’est ainsi que l’on arrivait à compter 62 « théâtres » dans la capitale de 1791, qui ne contenait pas le quart de la population présente. Napoléon supprima d’un trait de plume, en 1807, la plupart de ces présomptueuses baraques et n’admit à vivre que huit scènes importantes, dont quatre subventionnées. Ouverts de, nouveau sous la Restauration, plusieurs sombrèrent encore : les

  1. Voyez la Revue du 1er février.