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navigation générale du monde. Ce mouvement, loin de s’arrêter, gagne chaque jour en puissance. Hambourg, il y a un demi-siècle, avait une population de 250 000 habitans et voyait 10 000 navires, d’une capacité d’un peu moins de 2 millions de tonnes, entrer dans son port et en sortir ; la valeur des marchandises importées et exportées s’élevait à 2 400 millions de francs. En 1900, la population est de 700 000 âmes, le nombre des navires a plus que doublé et leur tonnage a septuplé (22 000 navires jaugeant près de 15 millions de tonnes). Hambourg concentre les deux cinquièmes du mouvement de la navigation dans les ports de l’empire. La part de la flotte allemande qui, de 1873 à aujourd’hui, a passé de 1 100 000 à 3 900 000 tonnes, a été sans cesse croissant ; la construction annuelle des bateaux à vapeur en Allemagne se chiffre par 150 000 tonnes en 1898, au lieu de 80 000 tonnes en 1889, alors que celle des navires à voiles cessait presque entièrement. Cette statistique résume en partie l’histoire du commerce extérieur allemand maritime depuis la guerre de 1870.

Rien ne donnera une meilleure idée de l’activité de Hambourg qu’un coup d’œil jeté sur les principales compagnies de navigation à vapeur qui y ont leur point d’attache, et en premier lieu sur la Hamburg-Amerikanische-Packetfahrt Gesellschaft, qu’on désigne en général sous le nom abrégé de Hamburg-Amerika Linie. Son rapport sur l’exercice 1900 passe en revue les divers services de la société, se loue de l’activité des transactions avec les Etats-Unis, qui a valu des augmentations de recettes importantes aux lignes New-York-Hambourg, Baltimore-Hambourg, Philadelphie-Hambourg, Montréal-Hambourg et New-York-Stettin. L’émigration européenne vers l’Amérique a augmenté, mais non pas en Allemagne ; l’Exposition de Paris a provoqué un mouvement considérable de voyageurs. Les lignes d’Asie ont été sous l’influence des événemens de Chine : d’une part, les transports ordinaires ont souffert ; d’autre part, la Hamburg-Amerika a été chargée de conduire au Petchili une grande partie des troupes allemandes, de leur matériel et la presque-totalité de leurs chevaux. En face du bénéfice qu’elle a recueilli de ce chef, elle insiste sur les perles amenées ailleurs par le retrait, notamment du service de l’Atlantique, de bâtimens nécessaires à la campagne d’Extrême-Orient. Les agitations politiques incessantes des Républiques de l’Amérique centrale, du Venezuela, de la Colombie, la crise du café