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massif rocheux : un avant-port communiquant avec la rade par une passe de 65 mètres, deux bassins à flot à la suite, le tout présentant une surface de près de 25 hectares, entouré de cales de construction, de formes de radoub, de magasins d’approvisionnemens, de casernes, d’ateliers et de chantiers munis de tout l’outillage moderne nécessaire pour l’armement et les réparations de notre flotte. L’ensemble de tous ces aménagemens a coûté près de 250 millions : 80 millions pour la digue seule, 120 millions à peu près pour l’arsenal, près de 50 pour les fortifications extérieures et les travaux militaires de toute nature.

A côté de cet appareil formidable, le port de commerce fait naturellement assez modeste figure. C’est du reste un quartier tout à fait à part. Il est séparé de l’arsenal par la ville même, qui a été entièrement modernisée et où l’on ne trouve plus trace de l’ancien château. Le port occupe l’embouchure de la petite rivière qui porte le joli nom de la Divette, gracieuse et ombragée dans la partie supérieure de son cours, mais qui a été aménagée dès son entrée dans le faubourg de la ville marchande, transformée en bassin de retenue, et est devenue, comme tous les ouvrages de ce genre dans les mers à marée, un véritable cloaque. Le port marchand est d’ailleurs aussi bien disposé que le port militaire. La rade, abritée par la digue, permet aux navires de tout tonnage d’attendre le moment favorable pour entrer dans l’avant-port. Celui-ci, précédé d’un chenal de 50 mètres de largeur, offre une surface de près de 7 hectares et est bordé de quais. A la suite, le bassin à Ilot a une superficie presque égale. A côté, le bassin de retenue des eaux de la Divette permet de faire des chasses dans le chenal. Deux formes de radoub, plusieurs cales de construction, et un gril de carénage dans le port et l’avant-port, une grande cale de débarquement établie près de l’arsenal dans la fosse de Chantereyne et permettant aux navires de faible tirant d’eau d’accoster à toute heure de marée, complètent les installations du port marchand et lui permettent d’avoir un tonnage considérable. Le mouvement commercial, indépendamment de la pêche côtière qui emploie près de 400 bateaux environ, est, comme pour le plus grand nombre de nos ports de l’Océan, presque en entier à l’importation : bois de Norvège, de Suède, de Russie et charbons anglais ; à la sortie, quelques produits agricoles seulement, beurre, œufs et bestiaux.