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LE TRAVAIL
LE NOMBRE ET L’ÉTAT

II[1]
LES IDÉES

Les faits nous ont déjà montré comment la révolution économique est venue opérer la transformation psychologique de l’ouvrier, et la révolution politique la transformation juridique de l’Etat, puis comment toutes deux réunies coopèrent à la transformation légale de la société. Nous avons vu par eux comment le Travail transformé a tout de suite transformé le Nombre, qui à son tour a transformé l’Etat, et comment depuis lors l’État, sous la pression du Nombre, s’est mis en marche vers un nouveau régime du Travail. Mais, à cette double révolution, les idées n’ont pas moins contribué, elles en ont, pour ainsi dire, été les agens ou les instrumens autant que les faits eux-mêmes ; elles en déterminent aussi bien, mieux peut-être ! , et le caractère et le sens et la portée. A partir de 1750, d’une part, l’application à l’industrie des forces naturelles, de l’eau et de la vapeur, change de fond en comble les conditions du Travail ; d’autre part, le principe de la souveraineté nationale et son expression pratique,

  1. Voyez la Revue du 15 mars.