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Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 5.djvu/627

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qui n’ont pris part qu’accidentellement aux luttes de leur parti, sont, avant leur entrée aux affaires, inconnus en dehors du cercle des amitiés de la Maison Blanche et rentrent pour toujours dans l’obscurité en résignant leur mandat.

Si le secrétaire d’Etat est hiérarchiquement le personnage le plus en vue du cabinet, il ne s’ensuit pas qu’il ait en rien les pouvoirs de nos présidens du Conseil. Non seulement il n’est pas consulté sur le choix de ses collègues, mais ses attributions sont strictement limitées aux questions qui sont de son domaine proprement dit.

Il semble néanmoins qu’à l’origine la secrétairerie d’Etat ait été considérée comme une sorte d’étape vers la magistrature suprême. Des huit premiers Présidens des Etats-Unis (1789 à 1837) cinq, Thomas Jefferson, James Madison, James Monroe, John Quincy Adams, et Martin van Buren, avaient passé par ce stage préalable avant d’entrer à la Maison Blanche. Leurs successeurs n’auront plus la même fortune, et James G. Blaine, deux fois placé à la tête du département d’Etat (1881 et 1889), sollicitera vainement, à trois reprises différentes, les suffrages de son parti pour une élection présidentielle.

Huit ministres suffisent, comme on l’a vu, au fonctionnement de la machine gouvernementale. Les travaux publics, l’instruction publique, les colonies, les cultes, qui forment chez nous des ministères spéciaux, ne figurent pas dans cette nomenclature. Pour les cultes, la chose va de soi, les églises étant, comme on sait, aux Etats-Unis indépendantes du gouvernement. Des raisons analogues expliquaient dans le passé l’absence d’un ministère colonial, puisque la République fédérale n’avait pas de possessions en dehors du continent américain. Quoique la situation ait changé depuis les récentes annexions faites par les Etats-Unis, la nécessité de créer un nouveau département ministériel ne s’est pas encore fait sentir. Les Sandwich et Porto-Rico sont administrées provisoirement par un gouverneur dont la désignation appartient au président. L’administration de Cuba et des Philippines conserve un caractère militaire en attendant que leur organisation politique ait pu être définitivement réglée.

Les affaires commerciales, n’étant pas considérées en Amérique comme réclamant une tutelle aussi constante qu’en Europe, relèvent simplement de la secrétairerie du Trésor. Quant aux questions d’instruction publique, elles sont réglées comme des