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Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 6.djvu/233

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division nucléaire et protoplasmique se fait par un procédé spécial et aboutit, comme tout à l’heure, à la formation d’un certain nombre (30 à 40 en moyenne) de corps en croissant, en navette, en forme de faux, qui sont des sortes de sporozoïtes ou plutôt de jeunes coccidies. Celles-ci sont mises en liberté par l’éclatement ou la chute de la cellule hôte, dans le tube digestif ou le canalicule biliaire : elles se fixent de nouveau sur des cellules indemnes et propagent ainsi l’infection.

Il y a, en d’autres termes, un véritable dimorphisme évolutif chez les coccidies.

Ces corps en croissant, ces formes jeunes de coccidies ont reçu le nom de macrogamètes. On peut les considérer comme des individus sexualisés, des femelles véritables. Leurs générations se succèdent ainsi, comme celles des pucerons parthénogénétiques, étendant de plus en plus leurs ravages. Ils n’ont joui de la vie libre que pendant une très courte période, entre le moment où ils sont tombés dans le canal digestif ou biliaire avec la cellule hôte qui les logeait, et le moment où ils ont trouvé à se fixer sur une nouvelle cellule épithéliale. S’ils tardent trop, ils périssent.

Y a-t-il, chez les grégarines, des phénomènes de ce genre ? On a tendance à le croire. Un avenir prochain fera connaître si cette opinion est fondée. En tout état de cause, MM. Caullery et Mesnil en ont signalé un cas chez une grégarine parasite d’une annélide marine.

Cette sorte de reproduction parthénogénétique ne peut durer indéfiniment. Comme il arrive chez les pucerons à la fin de l’automne, on voit à un moment donné apparaître ici des élémens mâles, des microgamètes. Ce sont de très petits corpuscules, munis de deux longs cils qui leur servent à se mouvoir activement. Ils ont été bien vus par Simond et décrits par Léger en 1898. Ils fécondent les macrogamètes. C’est l’œuf fécondé (ookyste) qui formerait le kyste à sporulation dont nous déclarions, tout à l’heure, ignorer l’origine. Telle est celle que leur assignent les travaux récens.


A. DASTRE.