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on vient de le voir, d’une bonne utilisation du travail des indigènes et encore plus, peut-être, de l’introduction d’une bonne main-d’œuvre agricole étrangère.

Il va sans dire qu’elle dépend, en outre, de la continuité des efforts de l’administration et des colons. Le prospérité de Java ou de Ceylan n’est pas l’œuvre de quelques années, ni même d’une génération ; il a fallu bien des années d’efforts dirigés vers le même but et suivant une même méthode, pour arriver à un résultat appréciable et assurer la prospérité de ces deux îles.


II

Un des facteurs les plus importans de la prospérité agricole d’un pays, c’est la constitution du sol. Celui-ci ne doit pas seulement fournir les élémens nutritifs nécessaires à la production des récoltes, il doit encore réunir les conditions physiques indispensables aux travaux culturaux.

L’étude des terres peut servir de guide aux colons, pour les détourner des sols qui leur occasionneraient des mécomptes, et leur indiquer ceux qui, au contraire, seraient exploités avantageusement. Indiquons brièvement quels sont les principaux facteurs de la fertilité des terres.

La plante puise dans le sol une partie de ses élémens constitutifs, parmi lesquels l’azote, l’acide phosphorique, la potasse, la chaux, sont les plus importans. Ces substances n’existent pas toujours en quantités suffisantes, et la pénurie de l’une ou l’autre d’entre elles condamne la terre à la stérilité.

L’analyse chimique du sol est un moyen de déterminer sa valeur agricole bien plus sûrement que l’examen de l’intensité de la végétation. On admet, d’après les observations de P. de Gasparin et de M. E. Risler, qui ont analysé les terres du territoire français, et qui ont comparé les chiffres obtenus aux résultats culturaux, qu’on peut classer les terrains suivant leur richesse en azote, acide phosphorique et potasse. Cette classification est arbitraire ; elle concorde néanmoins avec la pratique culturale, dans le plus grand nombre des cas. Elle a été établie pour les terres de la France, situées sous un climat tempéré, où le régime des eaux est assez régulier. Mais on aurait peut-être tort de trop la généraliser, et de l’étendre à des régions où les conditions