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Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 6.djvu/631

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Nous venons de considérer le sol dans lequel se développe la plante. Mais celui-ci n’est apte à produire des récoltes que par l’intervention de l’eau, qui doit particulièrement fixer notre attention.

Lorsque les pluies se répartissent d’une façon sensiblement régulière, le sol en retient assez pour que les plantes y trouvent la réserve nécessaire à leur accroissement. Mais il n’en est pas toujours ainsi. Dans les régions où il y a de grands intervalles entre les pluies et où les saisons se répartissent en périodes sèches et en périodes pluvieuses, l’eau peut, à certains momens, venir à manquer.

A la rigueur, une terre pauvre, alors surtout qu’il s’agit de cultures tropicales, généralement peu exigeantes, peut arriver à produire une certaine récolte, quand l’eau ne lui fait pas défaut ; mais une terre riche est vouée à la stérilité, quand elle n’a pas l’humidité suffisante. Cette observation s’applique à Madagascar, et plus encore aux Indes anglaises, où la famine se déclare dès que les pluies viennent à manquer.

Dans les pays abondamment arrosés, où l’on peut faire intervenir les eaux sous forme d’irrigation, celles-ci constituent un nouvel élément de fertilité, tant par l’humectation du sol que par les principes nutritifs que contient l’eau elle-même, en dissolution ou en suspension. Il convient de citer ce qui a été fait sous ce rapport à Java et sur la côte Est de l’Hindoustan, où des travaux d’irrigation ont permis de gagner de grandes surfaces à la culture. On ne saurait donc trop insister sur l’importance du régime des eaux ; celles-ci constituent, principalement pour les régions tropicales, le facteur essentiel de la production végétale.

Appliquons les diverses considérations qui précèdent aux terres de Madagascar. Nous voyons que l’acide phosphorique fait défaut dans le plus grand nombre de cas, surtout dans les régions où dominent les terres rouges.

Des engrais phosphatés y produiront certainement de l’effet.

Si l’on y a recours, il convient de s’adresser aux plus concentrés, afin d’éviter le transport coûteux des matières inertes. C’est ainsi que les superphosphates à haut titre, les phosphates précipités, ainsi que les scories de déphosphoration, seraient à recommander dans la généralité des cas.

Les phosphates naturels ne semblent devoir trouver leur place