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Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 6.djvu/636

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Les indigènes ne cultivent pas de plantes fourragères et se bornent à utiliser, pour la nourriture des bestiaux, les herbes qui poussent spontanément, principalement le véro, qui est très répandu dans la haute région.

Les plantes textiles ont une importance assez grande : non seulement elles servent aux indigènes pour leurs besoins, mais elles sont encore exportées.

Le cotonnier pousse naturellement dans beaucoup de régions et particulièrement sur la zone littorale ; mais sa culture, comme celle du chanvre, est abandonnée par suite de la concurrence des cotonnades américaines.

Le rafia vient spontanément dans les terres humides à de faibles altitudes ; on le trouve surtout en grande quantité près de Vatomandry et d’Andévorante, à un peu plus de 100 kilomètres au sud de Tamatave. La tige et les grosses côtes des feuilles sont employées pour la construction des cases des indigènes, et les fibres tirées des palmes forment une matière textile qui peut servir à confectionner des tissus, dont les plus fins sont utilisés pour le vêtement et les plus grossiers pour les sacs d’emballage. On l’exporte de Madagascar, après tissage (rabanes), ou simplement sous forme de fibre, telle qu’elle est obtenue après l’avoir détachée des feuilles.

D’autres plantes textiles croissent spontanément et servent pour la sparterie et la fabrication des cordages ; telles sont principalement le vacoa, le fano, l’aloès ou agave, le kiridjy et le jute.

Les pailles et les joncs sont tressés habilement par les Malgaches, pour former des nattes, des paniers, etc.

Après les plantes textiles, signalons la soie, qui est l’objet d’une exploitation particulièrement importante de la part des indigènes ; l’industrie séricicole est, il est vrai, très primitive ; cependant, ses produits ne manquent pas de qualité. Il y a lieu de croire que, lorsqu’elle aura été perfectionnée par les Européens, elle pourra devenir prospère. La soie est produite par plusieurs espèces de chenilles indigènes ou importées, qui se nourrissent sur diverses essences forestières. Le mûrier n’est guère répandu et le ver à soie proprement dit n’est encore élevé qu’exceptionnellement.

Parmi les plantes oléagineuses, il convient de citer l’arachide, qui est cultivée dans beaucoup de régions de l’île, surtout dans l’intérieur ; elle n’est pas, à l’heure qu’il est, utilisée à la production