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esse à ce très ancien employé, né pour mieux faire et qui n’avait pas eu de chance dans la vie.

– Maintenant je m’en vais vous me ferez le plaisir de mettre ces lettres à la poste, – des chèques que j’envoie ; – et puis vous viendrez me trouver ce soir ; nous repasserons ensemble nos comptes. – Ce soir ?… hasarda Clarke très troublé. – Oui, ce soir, chez moi… Je ne sortirai ni ce soir, ni demain. Pourquoi pas ce soir ? reprit Livingstone avec une certaine vivacité. – C’est que. mais cependant. J’irai, monsieur ; vers huit heures et demie, n’est-ce pas ?

Le despote était irrité par cette faible résistance, devinée plutôt que sentie. Ainsi, au moment même où il se promettait de lui faire du bien, il rencontrait chez cet homme de la mauvaise volonté !

– Vous serez payé, bien entendu, dit-il brièvement.

Un geste involontaire de Clarke l’avertit qu’il faisait fausse route.

– Oh ce n’est pas cela, monsieur, ce n’est pas cela. Seulement…

Clarke s’arrêta encore, réfléchit une seconde, salua et battit en retraite, laissant Livingstone se dire avec humeur : – Ces gens-là sont tous les mêmes.

N’avait-il pas pris Clarke, il y avait quinze ans et davantage, ruiné, sans le sou ? Maintenant il gagnait seize cents dollars par an, il avait une maison à lui, et à qui devait-il tout cela ?

Le sentiment des torts qu’on avait à son égard saisit Livingstone, si bien qu’il résolut de s’expliquer une bonne fois avec Clarke. Il entra donc dans le bureau de ses employés. Un jeune homme s’y trouvait seul pour le moment, en train de boutonner son pardessus d’un air boudeur.

– M. Clarke ?… Il est au téléphone. – La mine de ce garçon me déplaît, pensa Livingstone.

C’était trop fort aussi ! N’avait-il pas le droit de faire attendre tout ce monde ?

Il retourna dans son cabinet sans fermer la porte, pour être sûr d’entendre Clarke quand il reviendrait du téléphone. Et en effet le pas de Clarke retentit bientôt. Mais, déjà la colère de Livingstone était tombée, faisant place à son dédain accoutumé