garni d’un pavillon monté sur une demi-lune attachée à la tête du lit... »
Certains élèves avaient le droit d’amener avec eux, au collège, un gouverneur et un domestique, mais ils devaient rester assujettis, ainsi que les personnes qui les accompagnaient, aux usages et règles de la maison.
Outre le prix du loyer de leur appartement, lequel était proportionné à sa grandeur, et celui de leur propre pension, ceux-là payaient 650 livres pour la pension de leur gouverneur et 550 pour celle de leur domestique.
Le « principal, » les professeurs et les gens de service logeaient dans l’établissement[1].
On verra par la lettre suivante, datée du 4 mars, jour du mercredi des Cendres, que le petit Gascon n’avait pas tardé à se familiariser avec sa nouvelle existence, et qu’il prenait même déjà goût à la vie de Paris.
« Ne vous chagrinez pas à vous figurer que l’ennui me tue, ma chère tante, c’était bon pour les premiers temps, je m’ennuyais alors comme un pendu, ici, mais cela a changé, à présent ; Paris est un endroit trop gai pour qu’on y reste triste. Messieurs d’Arjuzon père et fils m’ont fait sortir pendant les jours gras et m’ont mené plusieurs fois au spectacle, de sorte que je me suis bien amusé pendant le Carnaval, malgré la neige et le mauvais temps.
« Ils me témoignent, tous deux, beaucoup d’amitié et m’ont même dit d’aller chez eux quand bon me semblerait ; je saurai néanmoins, croyez-le, ne pas me rendre importun.
« Je voudrais apprendre à faire des armes, parce que cela fait bien tenir le corps, et aussi à danser ; les maîtres, ici, sont à vingt sols par leçon, soit pour écrire, soit pour chiffrer, danser, jouer du violon, etc. »
Mlle d’Etchegoyen craignit que « Poupon, » ainsi qu’elle se plaisait encore à appeler son neveu malgré ses seize ans, ne s’émancipât, aussi s’empressa-t-elle de lui faire des recommandations.
« Vous n’avez pas besoin de me recommander de me confesser souvent, répondit Poupon, car nous avons congé le samedi exprès pour ceux qui veulent y aller et, tous, nous sommes obligés de
- ↑ Les portes du collège étaient fermées, le soir, à 9 heures, et les clefs remises entre les mains du « principal. »