ne la point perdre de vue, de me rendre auprès du Roi les bons offices que vous pourrez m’y rendre, de me conserver toujours l’honneur de votre amitié, et d’être persuadée que la mienne pour vous ne peut être plus sincère[1]. »
La Duchesse de Bourgogne lui écrivait avec une régularité dont il était heureux autant qu’étonné : « Rien ne me fait mieux connaître, écrivait-il à Mme de Maintenon, l’amitié que vous avez toujours dit qu’elle avait pour moi. » En même temps il remerciait Chamillart de l’exactitude avec laquelle il lui faisait parvenir les lettres de la Duchesse de Bourgogne. « Vous ne pouvez, lui disait-il, me faire un plus sensible plaisir[2]. » Ces lettres, qui ont été malheureusement perdues, comme celles que lui adressait de son côté le Duc de Bourgogne, devaient contenir des expressions de tendresse auxquelles le pauvre mari n’était pas accoutumé, car il s’en félicitait dans la même lettre où il informait Mme de Maintenon du désastre d’Oudenarde. « J’en viens maintenant, lui écrivait-il, à ce que vous me mandez de Mme la Duchesse de Bourgogne. Je connais de plus en plus l’amitié qu’elle a pour moi, et assurément cela ne diminue pas la tendresse que j’ai pour elle. Vous m’en faites une peinture qui ne peut être plus expressive et dont je suis vivement touché. J’aurais souhaité qu’en cette occasion elle eût eu un mari plus heureux ; mais elle n’en peut avoir un plus tendrement attaché, et elle le sait bien. Je suis ravi, Madame, que vous continuiiez à être content d’elle[3]. »
Au duc de Beauvilliers il écrivait également quelques jours après : « Ce que vous me mandez de la Duchesse de Bourgogne me fait un extrême plaisir, et j’en aurais beaucoup à vous en parler quand cela se pourra. Tout ce qui m’en revient me confirme bien dans l’opinion que j’ai qu’elle m’aime véritablement. Dieu veuille confirmer cette union, ainsi que je le lui demande tous les jours, comme vous savez[4]. »
Cette humeur et ces dispositions nouvelles de la Duchesse de Bourgogne apparurent à tous les yeux dès les premiers jours qui suivirent le départ du Prince, son époux, pour l’armée. La