électeurs inscrits, il y a 93 modérés et 55 radicaux. Encore les 93 modérés représentent-ils en moyenne 59 pour 100 des inscrits, tandis que les 55 radicaux n’arrivent qu’à 55 pour 100.
L’ensemble des députés élus représente 46,9 pour 100 du corps électoral inscrit, Dans 37 départemens, cette proportion est dépassée, et ces départemens nomment 139 modérés et 111 radicaux. Au contraire, les 50 autres départemens, où cette proportion n’est pas atteinte, nomment 218 radicaux et 107 modérés seulement. Si l’on s’en tient aux 18 départemens où les élus représentent la plus forte proportion d’inscrits (de 50 à 60 pour 100), on trouve 90 modérés et 47 radicaux. A l’autre extrémité de la liste, 24 départemens, où cette proportion varie entre 36 et 44 pour 100, élisent 95 radicaux et 30 modérés.
Voici un autre calcul qui confirmera le précédent. Aux dernières élections, la lutte ne s’est véritablement engagée que dans 514 circonscriptions. Dans les 61 autres, il n’y a eu qu’un seul candidat, ou du moins le ou les candidats battus sont quantité négligeable, puisqu’ils n’ont jamais réuni le dixième des votans. Or, ces 61 circonscriptions où une grosse majorité s’est affirmée sans lutte sur un seul nom ont élu 43 modérés et 18 radicaux[1].
Des 514 autres circonscriptions, on peut faire deux parts ; celles, au nombre de 322, où la lutte a été très vive et le chiffre des abstentions inférieur à la moyenne générale de 21 pour 100. Dans ce premier groupe, les deux partis se serrent de très près : 148 modérés et 174 radicaux. Dans l’autre groupe, au contraire, qui comprend 192 circonscriptions où le chiffre des abstentions a été supérieur à la moyenne, nous trouvons 137 radicaux, et seulement 55 modérés.
Additionnons maintenant les 61 résultats obtenus sans lutte dans les arrondissemens où un candidat unique se trouvait maître de la situation et les 322 résultats obtenus après une lutte ardente à laquelle ont participé la totalité ou la quasi-totalité des électeurs. Dans cet ensemble de 383 élections, nous comptons 191 députés modérés et 192 radicaux. Il est donc avéré que la majorité radicale de la Chambre se recrute exclusivement dans les 192 circonscriptions où, par suite de l’indifférence des électeurs, le chiffre des abstentions a dépassé la moyenne et parfois
- ↑ Encore faut-il ajouter que ces 43 modérés représentent 63 p. 100 des inscrits, et les 18 radicaux, 50 p. 100 seulement.