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gnée par les commandans de navires, et cette décision emporta tous les suffrages.

Mahan a, non pas raconté la guerre navale hispano-américaine, mais cherché à tirer des péripéties de cette lutte des leçons d’utilité générale pour la conduite des opérations maritimes. Ses études sur ce sujet ont paru dans le Times en une série d’articles sous le nom commun de Lessons of the War (1898-1899), dont le comte Alphonse de Diesbach a donné une traduction française (1900) avec ce titre : La Guerre sur mer et ses leçons. La réunion de ces articles ne constitue, à dire vrai, si intéressantes que soient les dissertations de l’auteur au point de vue technique, qu’une œuvre de circonstance. Mahan a voulu évidemment défendre les mesures exécutées sur les conseils du comité. Il y a souvent du spécieux, de l’accidentel, du contingent, dans les argumens sur lesquels est fondée cette apologie. On est obligé de constater qu’ils ne sont pas toujours d’accord avec les principes généraux si solidement établis dans ses premiers ouvrages et dans plusieurs de ceux qui les ont suivis, principes dont l’exposition magistrale a placé le capitaine Mahan, dans le vaste domaine des questions qui se rattachent à la guerre sur mer, au rang le plus élevé des théoriciens.


Auguste Moireau.