Paris, 9 février 1855, 52, rue de Lille.
Monsieur,
Je désespère de pouvoir vous serrer la main avant votre départ, et je me vois forcé très à regret de vous dire adieu par lettre.
Voici les inscriptions de M. Mommsen ; je suis bien honteux de les avoir gardées si longtemps.
Je vous envoie ci-joints quelques mots bohémiens qui sont, en Europe, d’un usage général parmi les tribus errantes des calis[1], depuis la Russie jusqu’à l’Espagne. Peut-être vos Laoties de la Perse les entendront-ils.
Couteau | tchouri | Pied | pinro |
Pain | manro | Bouche | moui, müi |
Viande | mâs | Yeux | acoï |
Eau | pani | Feu | yake |
Vin | mâl | 1 | yek |
Sel | lon | 2 | doui, düi |
Homme | manou-rom | 3 | trin |
Femme | romi | 4 | chtar, phtar |
Garçon | tchavo | 5 | pantch |
Père | batou | 6 | tchof |
Mère | daï | 7 | efta |
Fille | tchaï | 8 | ohhto, ochto |
Ane | hliel, gul | 9 | enia |
Cheval | gras, graste, graï | 10 | dech, daph |
Main | baste |
Je m’arrête, car je commence à être fort rouillé sur la chipe calli, que j’ai baragouinée autrefois avec quelque succès à Madrid.
Quand vous reviendrez de Perse, si un petit kalioun[2] très simple et très bon marché ne vous embarrassait pas trop, vous seriez bien aimable d’en faire l’acquisition à mon compte.
Veuillez agréer, monsieur, tous mes souhaits pour votre heureux voyage et l’expression de mes sentimens de haute considération.
Paris, 20 novembre 1855, rue de Lille, 52. Monsieur,
J’ai reçu avant-hier votre aimable lettre de Téhéran, en date