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promptement. A Péran l’enceinte a tout l’air d’un camp et pourrait recevoir plusieurs milliers d’hommes ; les enceintes que j’ai vues en Écosse ne sont pas si grandes et leur destination me paraît moins certaine, bien qu’elles soient presque toujours établies, sur de hautes collines. Plusieurs ont pu être des temples, ou, bien[1]… On a fait des fouilles dans quelques-unes de ces enceintes, mais l’on n’a rien trouvé, pas même des haches en silex, ce qui est bien contrariant pour les pauvres antiquaires. Il est vrai que cela gêne moins pour faire des hypothèses et des théories. J’ai assisté à Londres au déballage d’un nouvel envoi de Ninive. Il y a des bas-reliefs d’un style tout différent des premiers et qui montre une autre époque de l’art. J’ai remarqué aussi des figures monstrueuses, d’un caractère tout nouveau. Bronzes, statues, instrumens de toute espèce ont été découverts en même temps. Le colonel Rawlinson en explique toutes les inscriptions avec un aplomb magnifique, mais il ne veut pas donner de mot à mot. Il se contente d’indiquer le sens de l’inscription ; je suis prêt à en faire autant si on l’exige. Adieu, monsieur. J’aime à croire que vous n’avez pas l’intention de vous fixer en Perse. En quelque partie du monde qu’on vous envoie, j’espère que vous passerez par Paris pour vous y rendre et je me fais une fête des bonnes causeries que nous aurons à votre retour. Je ne vous mande point de nouvelles de ce pays-ci. Tranquillité complète. Paris est vide et les eaux sont pleines. Veuillez agréer, monsieur, avec tous mes remerciemens, l’expression de mes sentimens dévoués.


Londres, 28 août 1858.

Monsieur,

Depuis avoir eu l’honneur de recevoir vos commissions, j’ai tellement couru par terre et par lacs, que je n’ai pas trouvé un moment pour vous écrire. Le colonel Rawlinson n’était pas à Londres lors de mon arrivée. Au British Muséum on m’a dit qu’il allait venir et que sans lui on ne pouvait rien faire. Puis ce grand contemporain est arrivé et aussitôt que je lui ai fait la demande (sans vous nommer), il m’a dit très gracieusement qu’il n’y voyait aucun inconvénient, qu’il était enchanté, etc. mais qu’il fallait attendre son Index qui allait paraître, sans

  1. Ces points se trouvent dans l’original de la lettre.