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Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 12.djvu/347

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les classes, en les faisant varier de 14 à 36 pfennigs ; soit, en monnaie française, de 0 fr. 175 à 0 fr. 45 par semaine. La charge supportée par les ouvriers est de la moitié de ce chiffre, soit de 8 à 23 centimes par semaine. On voit que ces chiffres sont très inférieurs à ceux qui sont prévus, chez nous, dans le projet de la commission de la Chambre des députés.

Les règles suivies pour l’évaluation du salaire annuel sont les mêmes que celles qui sont suivies par les caisses de maladies et d’accidens. Les cotisations sont perçues avec la plus grande facilité, grâce au procédé du Marken system, au moyen de timbres spéciaux collés sur des cartes remises à cet effet et que les patrons doivent rapporter aux établissemens d’assurance régionaux ; ces timbres ont une valeur de 15, 20, 24, 30 et 36 pfennigs, correspondant aux cinq classes d’assurances. On les vend dans les bureaux de poste. Tout ouvrier doit avoir une carte-quittance, qui lui est délivrée gratuitement au bureau de police. Les patrons qui engagent des ouvriers doivent veiller à ce qu’ils aient une carte-quittance. Une fois la carte recouverte de timbres, l’ouvrier ou le patron va au bureau de police l’échanger contre une nouvelle carte, sur laquelle les employés doivent inscrire le relevé du nombre de timbres collés, des semaines de maladie et des périodes de service militaire mentionnées sur la carte précédente. Grâce à ce système si simple, les assurés et l’administration peuvent à tout moment contrôler le montant de la rente acquise. Les bureaux de police transmettent les cartes échangées à l’établissement d’assurance dont elles portent le numéro et qui les a émises. Les ouvriers peuvent se déplacer et passer d’un ressort à l’autre, mais ils continuent à coller les timbres sur la même carte. Ces cartes sont conservées dans un local spécial où chaque assuré a son casier. La carte est la propriété de l’assuré, le patron n’en est que le dépositaire ; le collage du timbre peut être fait par le patron, par l’ouvrier ou par certaines autorités. Le collage se fait le plus souvent au moment de la paie, et la retenue s’opère en même temps. Pour les domestiques payés au mois, le patron doit quatre timbres par mois.

Malgré son extrême simplicité, le système des timbres est impopulaire en Allemagne ; il présente dans la pratique certaines difficultés provenant de la négligence des patrons et des ouvriers ; et certains États confédérés, la Saxe notamment, ont chargé les caisses de maladie de faire elles-mêmes le collage des