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tels qu’ils existent en ce moment, mais tels que les guerres futures exigeront qu’ils soient, — c’est-à-dire des cavaliers armés et équipés pour combattre essentiellement à pied.

Les argoulets étaient opposés à la cavalerie légère des « estradiots, » cavaliers orientaux, montés sur des chevaux rapides qui battaient l’estrade en avant des troupes.

Sous Louis XII, les argoulets furent séparés de la gendarmerie et formèrent des bandes. Réunis aux estradiots, sous le commandement d’un même chef, ils prirent ainsi une sérieuse part au combat de Saint-Jean-de-Luz, en 1525.

Vers le milieu du règne de François Ier, ils quittent l’arbalète pour prendre le pistolet, puis le pistolet pour l’arquebuse.

En 1534 parut une ordonnance créant sept légions à l’effectif de 4 200 hommes, dont 1 200 arquebusiers à cheval, répartis à raison de 50 par compagnie de gendarmerie. Ils avaient le harnachement des estradiots et l’arquebuse.

A Cerisoles en 1544, on les voit charger à cheval et renverser un bataillon allemand.

Henri II double les arquebusiers à cheval. Ils sont maintenant cent par compagnie de gendarmerie. Vers 1550, le maréchal de Brissac crée un corps d’infanterie montée avec des fantassins âgés et des chevaux de prise. Il les portait rapidement à l’endroit où il voulait exécuter un coup de main. Là, ils mettaient pied à terre, faisaient garder les chevaux par les gens qu’ils trouvaient, entraient dans les villages, les bois ou les vignes « pour faire force arquebusades, » et souvent aussi pour rapporter des vivres au camp. L’expédition terminée, on sautait à cheval pour rentrer, sans s’occuper beaucoup des montures qui n’avaient pas grande valeur et étaient quelquefois abandonnées à la suite de l’affaire.

Dans l’armée qu’en 1551 Henri II rassemble pour entrer en Allemagne, sur 8 000 cavaliers, il y a 2 000 arquebusiers à cheval. Ils se distinguent au siège de Metz en 1552. Dans le coup de main que M. de Vieilleville dirige de Toul sur Pont-à-Mousson, il emmène 200 arquebusiers à cheval. On commence à les appeler carabins.

Leur rôle est précisé par Gaspard de Saulx-Tavannes (1554) : « Pour loger une armée, faut choisir la place de bataille, y placer de l’artillerie et des corps d’infanterie et se doit couvrir la tête d’icelle de trois logis d’arquebusiers à cheval (dont la