Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 9.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
ORIGINES DE L’ODYSSÉE

I
KALYPSO


I

Les fouilles des Schliemann et des Evans, les découvertes archéologiques à Troie, Mycènes, Tirynthe et Knossos, et les grands travaux des Helbig, des Perrot, des S. Reinach, des Pottier et des Dörpfeld, n’ont pas eu pour seul résultat de mettre dans les vitrines de nos musées les curieux monumens de la civilisation mycénienne : le problème homérique en a été complètement renouvelé. L’Épopée homérique, grâce à W. Helbig, a éclairé les découvertes de cette archéologie préhellénique. Et, réciproquement, cette archéologie a élucidé ou mis en valeur bien des détaillé, bien des mots, bien des épisodes de l’Épopée, que l’explication littérale ou littéraire des philologues n’avait pas compris. Grâce aux fouilles mycéniennes, les héros homériques sont aujourd’hui plus proches de nous, peut-être, que les Roland et les Turpin de nos Chansons de geste. Nous pouvons aujourd’hui voir le bouillant Achille, le vieux Priam, Pénélope et le Roi des Rois en leurs costumes, en leurs armures, en leurs parures, dans leurs palais. Je crois qu’il est temps de pousser encore plus loin cette reconstitution du monde homérique. Si