pour desservir la capitale, sur les ruines des ouvrages romains de Chaillot ; puis on crée quelques rares fontaines publiques, un peu plus nombreuses dès que les machines hydrauliques permettent d’élever l’eau de la Seine.
Jusqu’au XIVe siècle, en dehors de la Seine et des sources de Belleville, les Parisiens n’avaient que les trois fontaines des Halles, des Innocens, et Maubuée.
A la fin du XVe siècle, ils n’avaient encore que seize fontaines publiques, toutes sur la rive droite de la Seine.
La Ville, en vue d’assurer ses approvisionnemens par voie fluviale, avait bien obtenu de Charles VI le privilège, — confirmé par François Ier, — de faire curer, nettoyer et rendre navigables, tant les rus et rivières de Seyne, Vannes, Ourcq, qu’autres estangs au-dessus et au-dessous de ladicte Ville. Mais ce ne fut qu’au XVIe siècle que les prévôts des marchands songèrent à utiliser ces privilèges.
La Ville commença par faire régulariser la rivière d’Ourcq en vue de l’arrivage à Paris des grains tirés du duché de Valois et du bois de chauffage tiré de la forêt de Retz (devenue Villers-Cotterets). Ce redressement de l’Ourcq, commencé sous François Ier, en 1529, ne fut achevé que sous Louis XIII, en 1636.
Il semble qu’alors la possibilité de distribuer l’eau de l’Ourcq fut envisagée par les magistrats municipaux de Paris. Mais les droits, privilèges et péages que le Bureau de Ville avait temporairement cédés à ses entrepreneurs furent, en 1661, attribués à perpétuité à Philippe de France, duc d’Orléans, frère du roi, à la charge de désintéresser les concessionnaires de la Ville de Paris et de perfectionner la navigation.
L’amenée des eaux de l’Ourcq ne devait être réalisée que deux siècles plus tard.
Le principal agent d’approvisionnement reste, jusqu’aux deux tiers du XIXe siècle, le porteur d’eau, qui apparaît dès la création des premières fontaines de puisage, et dont la figure pittoresque ne disparaît que vers 1880.
Qui pourrait retracer les brigues en vue d’obtenir du Roi une concession, à ces époques de pénurie ? Le volume distribué par les eaux du Roi est infime. Le nombre des privilégiés recevant l’eau à domicile ne dépasse pas vingt à la fin du XVe siècle ; quarante et un concessionnaires sont favorisés au commencement du XVIIe siècle ; il n’y en a encore que deux cents vers 1673 ; et,