ses droits de souveraineté, de gouvernement, au roi de Prusse, moyennant une rente annuelle de 25 000 thalers réversible en entier sur la tête de l’héritier capable de succéder. Nonobstant cette cession, les princes conserveraient dans l’Etat prussien leurs rangs et prérogatives, une position privilégiée avant tous les sujets de Sa Majesté qui n’appartiennent pas à la maison royale. Il était, en outre, formellement stipulé que le traité ne préjudiciait en rien aux prétentions que la maison princière souabe pourrait élever en conséquence des traités de succession de 1695 à 1707, dans le cas d’extinction de la descendance masculine de la maison royale de Prusse.
Ce traité était uniquement politique d’Etat et non de famille : il laissait en dehors, dans toute sa force, le Statut de 1821 (article 13). De telle sorte que, si le roi de Prusse devenait le chef politique de la branche souabe, le prince Antoine en restait le père de famille, indépendant et tout-puissant.
Dès que le roi de Prusse eut pris possession effective de son acquisition (12 mars 1851), le prince Antoine, considérant que les prérogatives conservées du Statut de famille de 1821 étaient devenues inconciliables avec la subordination déclarée sous le gouvernement immédiat du roi de Prusse, y renonça expressément par acte du 26 mars 1851 en faveur du roi de Prusse comme chef de toute la maison Hohenzollern (art. 1er).
Par ordonnance royale du 19 juillet 1851, le roi de Prusse accepta la transmission de ces droits de famille. Mais il eut soin de constater qu’après comme avant cette transmission, les princes Hohenzollern sont soumis aux mêmes devoirs, notamment à ceux de fidélité, d’obéissance, de respect à l’égard du chef suprême de la famille : « Nous avons la ferme confiance que tous les membres appartenant à la maison princière se maintiendront dans la grâce et l’affection de notre couronne royale comme dans celle de nos successeurs, qu’ils se montreront attentifs à recevoir nos ordres et que, s’ils fixent leur résidence dans notre Etat, on les verra soumis aux lois. » Par ordonnance du 18 octobre 1861, la ligne des Hohenzollern-Hechingen étant éteinte, le prince Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen, jusque-là simple Altesse Sérénissime, reçut le titre personnel d’Altesse royale.
En résumé, jusqu’en 1848, les Hohenzollern-Sigmaringen, branche aînée et catholique, étaient de fort petits princes au regard de leurs cadets protestans de Brandebourg : toutefois,