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remonter, avec le flot, les barques de pêche. Quelques petits caboteurs y amènent encore un peu de charbon, du bois, du sel, à peine de 2 à 3000 tonnes. Il n’y a aucune exportation. La Canche n’a presque pas de profondeur, et les petits navires, échoués à mer basse le long des quais de la ville, ont comme des allures de malades.

Mais, si la vie commerciale a disparu d’Etaples, la vie mondaine a éclos presque subitement en face, sur la plage voisine, au Sud du promontoire du Touquet, au pied de collines baignées par la Canche, qui étaient hier encore des dunes mouvantes, et que des plantations intelligentes ont, depuis quelques années, transformées en magnifiques forêts. C’est la station balnéaire à laquelle on a donné le nom un peu prétentieux de Paris-Plage, pour augmenter peut-être son attraction. Elle mérite bien d’ailleurs sa vogue rapide et croissante, se développe et s’embellit tous les jours. De l’autre côté du fleuve, le vieil Etaples, presque oublié, est à peine un lieu de passage, et s’éteint silencieusement dans les souvenirs du passé.


CHARLES LENTHERIC.