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prussienne ; le résultat fut la perte de 22 officiers, 244 sous-officiers et soldats et 250 chevaux (la moitié de l’effectif), et l’effet nul.

Puis vint la charge de la brigade allemande Redern. Les hussards de Brunswick faillirent enlever le maréchal Bazaine et le général Frossard, mais ils furent arrêtés par le 3e bataillon de chasseurs à pied et chargés à leur tour par les escadrons d’escorte du général Frossard et du maréchal Bazaine, qui les achevèrent.

A 1 heure et demie, la 6e division de cavalerie prussienne se lance à l’attaque entre Flavigny et Bussières. Prise sous le feu des grenadiers de la garde, elle ne peut même pas se déployer. Pertes 13 officiers, 193 hommes.

A 2 heures, a lieu la célèbre charge de la brigade Bredow (6 escadrons des 7e cuirassiers et 16e uhlans), lancée pour parer à une attaque du maréchal Canrobert sur Vionville. Elle prend comme objectif une longue batterie d’artillerie française établie entre le bois de Villiers et la route de Verdun. Elle parcourt 2 kilomètres et fait retirer l’artillerie, mais, reçue par la division de cavalerie du général Forton et par les dragons de la division Valabrègue, décimée par la mousqueterie, elle est vivement repoussée, laissant 409 chevaux sur le terrain et ne ramenant que 7 officiers et 70 hommes dans un régiment ; 6 officiers et 80 hommes dans l’autre. En somme, une ligne d’infanterie momentanément traversée et une ligne d’artillerie déplacée ; résultat à peu près nul.

Peu après, le 1er régiment de dragons de la garde prussienne, suivi de deux escadrons du 4e cuirassiers, est lancé contre l’infanterie de la division Cissey, de notre 4e corps, afin de protéger la retraite de la 20e division d’infanterie prussienne vivement talonnée par nos troupes. Les cuirassiers tombent sous le feu de l’infanterie et ne peuvent même pas fournir la charge. Quant aux dragons, ils perdent 12 officiers, 125 cavaliers et 150 chevaux.

Les Allemands attribuent à cette charge, comme à celle du général Bredow un résultat considérable. C’est grâce à elle, disent-ils, que la 20e division d’infanterie prussienne fut dégagée des étreintes du 4e corps français. Cette appréciation n’est pas exacte ; le 4e corps fut arrêté par ordre.

Vers la fin de la journée, pour soutenir l’aile gauche allemande,