préparation de la loi de 1850 a été rappelée bien des fois et, plus que jamais, en présence des événemens actuels. On sait que la merveilleuse activité qu’il avait déployée au service des travailleurs et des pauvres, il l’avait portée dans ces luttes mémorables. Aussi est-ce de son exemple que s’inspirent, en ce moment, tout ce qui reste à la liberté de défenseurs résolus. Il semble qu’il suffirait de lui trouver beaucoup d’imitateurs comme ceux qui portent aujourd’hui son nom, pour conduire à bien la campagne nouvelle qu’il faut, hélas ! recommencer, alors que l’on s’était accoutumé à considérer comme au-dessus de toute atteinte les résultats d’une victoire si laborieusement achetée, et qui consacrait un droit primordial.
Pour servir les causes auxquelles il s’était dévoué, Cochin disposait de deux armes puissantes : la plume et la parole. On le doit compter parmi les bons écrivains de ce temps. Cependant, il n’a fait paraître qu’un seul grand ouvrage, ses deux volumes sur l’esclavage, qui lui ont ouvert les portes de l’Institut. Les Espérances chrétiennes sont restées inachevées. Son tort a été de ne prendre aucun souci de sa réputation littéraire. Il se fût amèrement reproché de négliger la moindre occasion d’être utile pour rendre plus parfait un écrit sorti de sa main et obéir à ce qu’il appelait un vain souci de gloriole littéraire. Il a, en prodigue, dépensé des trésors dans ses conférences, dans des articles de revues, de journaux. Quelques-unes de ces conférences et certaines études économiques et sociales ont été réunies ; elles forment deux volumes. On en ferait je ne sais combien, si on réunissait ses articles de la Revue des Deux Mondes, du Correspondant, du Français, des Annales de la Charité, sans parler de ses lettres, qui seront publiées, ni des notes ou fragmens encore inédits.
Dans les conférences de 1869, dont les plus remarquables sont des portraits d’Abraham Lincoln, d’Ulysse Grant, de Henry Longfellow, ou nous font connaître la Philosophie d’un grand seigneur écossais, la Vie de village en Angleterre, le Récit d’une sœur, il se rencontre des pages exquises de forme et à la fois d’une singulière richesse d’idées. Clair, abondant en images saisissantes, d’un tour original, ayant le secret de porter toujours