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LA
SECONDE ABDICATION

II[1]
LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE. — NAPOLEON II.
LE DÉPART DE L’EMPEREUR POUR LA MALMAISON


I

Dans la nuit, l’Empereur avait encore longuement réfléchi. Se résoudrait-il à abdiquer, ou, fort de ses droits constitutionnels, dompterait-il le parlement ? Un instant, il arrêta dans sa pensée les mesures pour la prorogation de la Chambre. De bon matin, il irait avec ses ministres au Palais des Tuileries où serait convoqué le Conseil d’Etat et dont toutes les troupes de la Garde et de la ligne présentes à Paris, les tirailleurs fédérés et quelques bataillons de garde nationale occuperaient les abords. C’est aux Tuileries que serait rendu le décret de prorogation, qui serait aussitôt communiqué aux Chambres par les ministres d’Etat. En cas de résistance, on emploierait la force. Mais c’était moins une résolution ferme qu’un vague projet, moins un projet qu’un rêve. Pour ce coup d’Etat légal, bien du temps avait été perdu. Tout simple à faire dans la matinée de la veille, encore exécutable dans l’après-midi et surtout dans la nuit, où l’on aurait pu

  1. Voyez la Revue du 1er janvier.