indisponibles de l’infirmerie ; et ce chiffre est dépassé dans les années d’Exposition universelle.
La nourriture d’un pareil effectif, qui représente 5 millions de frais, est un objet d’étude continuelle. Il faut en réduire le coût au minimum, puisque les plus légères variations de prix se chiffrent par des sommes : 10 centimes de plus ou de moins par tête font, en fin d’exercice, 440 000 francs. Il faut se garder en même temps d’économies obtenues au détriment du bon état dans lequel ces animaux doivent être maintenus. M. Bixio, en ces matières, fut un novateur. Il remarqua, chez le propriétaire des omnibus de la gare de Sceaux, où il était en déplacement de chasse, la belle condition de ses chevaux et demanda quelle était leur ration. — « Pas de ration, lui fut-il répondu, ils mangent ce qu’ils veulent. — Mais mangent-ils toujours la même chose ? — Oh ! non, tantôt on leur donne plus d’avoine, tantôt moins et l’on remplace ce grain par un autre. » Cette constatation le conduisit à douter de la valeur sacramentelle des comestibles, — foin, paille et avoine, — qui semblaient constituer, du consentement unanime, la ration-type du cheval. En France, du moins, puisqu’en Algérie on le nourrit d’orge, de carottes et de caroubes en Italie, de maïs au Mexique.
Un laboratoire fut établi par la compagnie, qui le mit sous la surveillance d’un comité technique, où figurent des membres de l’Académie des sciences. Sa mission consiste à déterminer sans cesse l’efficacité nutritive des fourrages, laquelle diffère suivant les récoltes. Dans l’avoine, la proportion des substances utiles varie, d’une année à l’autre, de 25 pour 100. D’où il suit que donner toujours la même ration en apparence, c’est, en réalité, la modifier beaucoup. Des essais multiples permirent d’apprécier la quantité et le degré d’assimilation de la cellulose, des matières azotées et non azotées contenues dans les grains. On reconnut ainsi l’inanité du préjugé qui fait regarder comme meilleure l’avoine de gros poids.
Trois chevaux sont continuellement en observation dans une écurie spéciale, dont aucune litière ne garnit le sol bitumé. On les pèse plusieurs fois par jour ; leurs crottins, leurs urines sont analysés. A côté de l’écurie se trouve un manège de pompe, assez dur à faire mouvoir, autour duquel court un cheval qui tourne en peinant. Attaché derrière la branle qu’actionne son camarade, un autre cheval se contente de le suivre à la même