nonce le fatal : « Complet partout, » qui l’oblige à redescendre. S’y refuse-t-il, deux agens, requis à cet effet, l’appréhenderont et le conduiront au poste. Et si la Compagnie fermait les yeux et prenait plus de voyageurs que la voiture n’est censée en contenir, la régie des contributions indirectes lui dresserait à elle-même un procès-verbal.
Un pareil système est simplement ridicule. Lorsque, sur une moitié de leur parcours, durant un tiers de la journée, certaines lignes régulièrement bondées repoussaient tout client qui se présentait, — témoin l’ « Hôtel-de-Ville-Porte-Maillot, » jusqu’à l’avènement du Métropolitain, — c’est comme si l’on avait décidé que le service de cette ligne serait suspendu de telle à telle heure dans telle ou telle direction.
A quoi l’on répond que les transports à Paris sont trop onéreux pour permettre de marcher autrement qu’à voitures pleines ; que certaines lignes même pourraient être perpétuellement complètes et néanmoins peu rémunératrices, si les voyageurs ne se renouvelaient pas plusieurs fois durant le trajet ; que la faute de cet état de choses incombe au Conseil municipal, qui tient la Compagnie comme un enfant dans des langes ; qu’elle est impuissante devant des édiles aussi incompétens qu’exigeans, qui en arrivent à l’administrer eux-mêmes, par-dessus la tête de son directeur, sans encourir aucune responsabilité.
Or, il est clair, pour un observateur sans parti pris, que la Compagnie des omnibus est très fondée à se plaindre du Conseil municipal, et que la population n’est pas moins en droit de critiquer la nonchalance routinière de la Compagnie des omnibus, autant que l’entêtement étroit des pouvoirs publics. Il apparaît : que beaucoup de tracés anciens, traditionnellement conservés, sont très mal conçus ; que la vitesse commerciale, — c’est-à-dire la longueur du parcours divisée par sa durée, — est abusivement réduite ; et que l’exploitation est beaucoup trop chère pour la Compagnie, sans être avantageuse pour le public, parce qu’elle manque totalement d’élasticité. Cependant rien ne serait plus aisé que de remédier à ces multiples défauts.
L’idéal des transports en commun ne doit pas être de déposer exactement les citoyens devant leur porte et, lorsqu’on l’oblige à articuler ses lignes de manière à desservir le plus de voies possible, la Compagnie pourrait répondre, comme ce conducteur ai une dame qui lui jetait négligemment cet ordre :